La recherche de la perfection est la cause de bien des malheurs.
On le voit dans nos métiers : combien y a-t-il de personnes qui voudraient se lancer et qui ne s’autorisent pas à créer avant de se croire capables de fournir des contenus qu’elles jugent « parfaits » ?
Comme ça n’arrivera jamais, elles ne créeront jamais.
Parfois, avant de se rendre compte de cette évidence, elles gâchent des années à étudier un sujet, à accumuler des milliers de notes… Pour rien, parce qu’elles ne s’autoriseront jamais à faire face au public.
On voit la même chose dans beaucoup de domaines de la vie. Beaucoup de gens, par exemple, deviennent des ordures parce qu’ils cherchent à être moralement parfaits.
Voltaire disait que le mieux est l’ennemi du bien.
Et Steinbeck, dans À l’Est d’Eden, fait dire à l’un de ses personnages :
« Et maintenant que tu n’as pas besoin d’être parfait, tu peux devenir quelqu’un de bien ».
L’un des personnages essaie de viser la perfection. Mais cela ne lui a apporté que des déboires, car en visant la perfection, il devait cacher sa vraie personnalité.
C’est seulement après avoir compris qui il était vraiment, c’est-à-dire un humain avec des défauts, qu’il abandonne la quête de la perfection et devient quelqu’un de bien.
Rien ne sert de retarder une action ou un projet parce qu’on attend de pouvoir l’accomplir parfaitement : il suffit d’essayer de le faire bien.
On aura toujours l’occasion de progresser dans nos expériences ultérieures : l’expérience est souvent plus utile pour apprendre que la théorie brute.
En arrêtant d’attendre des autres qu’ils soient parfaits, on devient aussi capable de les apprécier davantage.
Ce principe s’applique à absolument tous les domaines de la vie, de la création web à la moralité, en passant par l’appréciation qu’on a pour les gens jusqu’à l’estime de soi.
« Sonnez les cloches qui peuvent encore sonner ;
Oubliez votre offrande parfaite ;
Il y a une fissure dans chaque chose,
C’est ainsi que la lumière entre. »
– D’après Leonard Cohen.
J’aime beaucoup la philosophie japonaise du Wabi-sabi, qui au lieu de rejeter l’imperfection, la met en valeur.
Ce qui nous rend humains, ce sont nos imperfections. Il faut apprendre à les intégrer, à faire avec et, pourquoi pas même, à les mettre en valeur.
📷 La photo du jour :
Deux meubles Ikea identiques, mais deux couleurs différentes...
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