L’État du monde


Je cite The Atlantic (en traduisant le passage) :

« L’augmentation des taux de dépression a fait beaucoup de bruit, tout comme l’augmentation du nombre de décès dus à la drogue, à l’alcool et au suicide.

Mais d’autres statistiques sont tout aussi troublantes. Le pourcentage de personnes déclarant ne pas avoir d’amis proches a été multiplié par quatre depuis 1990.

La proportion d’Américains âgés de 25 à 54 ans qui ne sont pas mariés ou qui sont célibataires est passée de 29 % en 1990 à 38 % en 2019. Un taux record de 25 % des Américains âgés de 40 ans ne se sont jamais mariés.

Un taux record de 25 % des Américains âgés de 40 ans ne se sont jamais mariés.

Plus de la moitié des Américains déclarent que personne ne les connaît bien. Le pourcentage de lycéens qui font état de “sentiments persistants de tristesse ou de désespoir” est passé de 26 % en 2009 à 44 % en 2021. »

À vrai dire, les années 2020 sont la décennie la plus déprimée et la plus stressée de tous les temps.

On peut donc dire sans se tromper que quelque chose cloche dans notre monde.

Alors, certains se réfugient dans l’indignation, autour d’une idéologie particulière : ils passent leur vie sur Twitter – ou ailleurs – à se lamenter sur le fait que le monde n’est pas comme ils le voudraient ou bien à attaquer les groupes de pensée opposés, qu’ils jugent responsables de l’état des choses.

Mais souvent, ils ne se rendent pas compte qu’eux-mêmes sont une partie du problème : ce n’est pas en utilisant leur temps et leur énergie de cette façon qu’ils vivront mieux, au contraire. Ils s’enferment dans un cercle vicieux de la toxicité, en en rajoutant couche sur couche.

La lecture du livre Lost Connections / Chaque dépression a un sens m’a beaucoup affectée. Je sais que j’en parle souvent, mais reparlons-en encore :

L’auteur y répertorie neuf causes de la dépression, dont :

– La déconnexion d’un travail utile : on a besoin de sentir que notre travail a un sens.

– La déconnexion des autres : la solitude et l’absence de sentiment d’appartenance sont des déclencheurs de la dépression.

– La déconnexion des valeurs importantes : la perte de sens contribue à la dépression.

– La déconnexion avec la nature : les personnes qui vivent dans des quartiers plus verts ressentent moins de stress et de désespoir que les autres.

– La déconnexion de la maîtrise de son destin : les Amérindiens qui vivaient dans des réserves contrôlées par le gouvernement affichent des taux de suicide très élevés. Dans les réserves où ils contrôlaient leurs propres lois, leurs élections, leur police et leurs écoles, le problème ne se posait pas. Ils maîtrisaient leur destin et étaient moins enclins à mettre fin à leurs jours.

On ne peut pas lire cette liste sans se dire qu’on vit dans un environnement hostile à notre épanouissement.

Mais lorsqu’on vit dans un environnement hostile, ça ne sert pas à grand-chose de passer sa vie à s’en plaindre. Ça produit même l’effet inverse à celui qu’on désire, en réduisant encore notre qualité de vie et en affectant davantage nos humeurs de façon négative. Pour survivre dans un environnement hostile, il faut faire ce qu’on fait déjà dans toutes sortes de domaines spécifiques :

Ce qui marche pour survivre dans un environnement hostile, c’est ce qu’on fait déjà dans toutes sortes de domaines spécifiques :

– Pour explorer les fonds marins, on utilise un scaphandre ;

– Pour explorer une zone irradiée, on utilise un équipement de protection ;

– Pour aller dans l’espace, on utilise un costume de cosmonaute.

Si on veut faire plus que juste survivre dans ce monde, si on veut pouvoir vraiment y vivre et s’y accomplir, alors on y reconstruit un monde :

Pour coloniser Mars comme pour passer un week-end confortable en plein désert, on recrée de zéro les conditions qui sont nécessaires.

Aujourd’hui, le monde est plus hostile à notre accomplissement personnel qu’il ne l’a jamais été.

Ça nous donne donc la possibilité de choisir entre trois options :

– Option 1 : ne rien faire, se plaindre, s’indigner, se défouler en étant agressif et violent, ce qui ajoute encore à l’hostilité de notre environnement de vie.

– Option 2 : mettre un scaphandre, vivre dans sa bulle, pour se protéger au risque de se priver de beaucoup de belles choses.

– Option 3 : recréer un environnement qui satisfait les besoins humains, d’abord pour soi et pour ses proches. Ça en inspirera d’autres, qui feront la même chose pour eux de façon choisie, sans qu’on doive leur imposer nos idées ou nos choix.

Il est encore possible de se créer une vie équilibrée et accomplie, dans un environnement adéquat et qu’on bâtit soi-même à partir de zéro.

C’est ce que je suis en train de faire ici, sur une colline d’Europe de l’Est, dans une ferme que je suis en train de rénover.

J’ai parfois l’impression, en travaillant sur le web et en étant entouré de mes sept chiens, de mes quatre chats et de troupeaux de moutons, entre une forêt et une petite rivière, en ayant à la fois accès à des technologies de pointe (Starlink, par exemple) et des technologies ancestrales (comme des vieux outils que j’utilise au jardin), d’être en train de créer ma propre colonie sur Mars.

Je n’ai jamais été aussi heureux qu’ici.

Bien entendu, ça n’a pas été facile. C’est toujours plus simple de rester chez soi et de se changer les idées en passant son temps sur TikTok ou sur YouTube que de prendre les choses en main et de se créer un monde dans lequel l’épanouissement est possible.

Mais même si c’est difficile, ça reste possible.

Personne ne sait de quoi les années qui vont venir seront faites. Il est peut-être temps de choisir parmi ces trois options et de passer à l’acte.

Si on choisit la troisième option, alors gagner sa vie sur le web rend tout le reste possible. Il viendra un temps où cela sera quasiment indispensable si on veut pouvoir vivre dans un environnement qui nous permette de nous épanouir (parce qu’il faudra forcément le créer par soi-même).

C’est la raison pour laquelle il faut s’y mettre maintenant, au lieu de se contenter de rêver…


📷 La photo du jour :

Rangement de la grange : le projet est terminé !


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