Créer sa propre religion ?


Est-ce que tu es du genre à créer une nouvelle religion ?

C’est une question étrange, et je vais t’expliquer pourquoi je la pose :

Quand un groupe de croyants n’est plus d’accord avec les orientations qui sont prises par son Église, il a deux choix : créer une nouvelle religion, ou bien rester  en essayant de faire changer les choses de l’intérieur.

Qu’on soit croyant ou pas, c’est fascinant d’observer que les gens réagissent de deux façons opposées selon les cas :

Dans l’Église Catholique, par exemple, il y a toute une variété de groupes, qui ont du mal à communiquer entre eux tellement ils sont différents. Ça va des catholiques « mainstream », jusqu’aux traditionalistes avec la messe en latin, en passant par les progressistes, les charismatiques, et même les marxistes autour de la théologie de la libération (même si beaucoup ne les considèrent pas comme de « vrais catholiques »)…

C’est la raison pour laquelle il y a tellement de débats et de dramas chez eux : ils ont choisi de rester ensemble, au sein du même groupe, même s’ils sont tellement différents les uns des autres. Et lorsqu’ils s’opposent aux orientations qui sont prises par la hiérarchie, ils luttent de l’intérieur pour faire entendre leur voix et essayer d’améliorer les choses.

Chez les protestants, c’est l’inverse : quand un groupe pense différemment, ou quand qu’il n’est plus d’accord avec les orientations qui sont prises par la hiérarchie, il crée souvent une nouvelle Église, avec une structure à part, et se sépare du groupe initial. C’est la raison pour laquelle il existe des milliers d’Églises protestantes, chacune avec ses propres croyances, chacune avec son propre système hiérarchique.

C’est ce constat qui m’a amené à réfléchir sur la façon dont chacun d’entre nous réagit quand il ne se sent plus à sa place dans un groupe dont il fait partie.

Certains plaquent tout, et vont créer quelque chose de nouveau ailleurs, heureux de pouvoir vivre et penser de façon cohérente avec leurs principes.

C’est ce que j’ai eu tendance à faire pendant toute ma vie : je suis du genre à faire ma valise en dix minutes et à m’en aller dès que les choses ne vont plus. Et même si je ne suis pas protestant, j’ai ça en commun avec eux.

Mais en lisant des récits de personnes qui ont eu le courage de se maintenir dans leur groupe d’origine même quand ils y ont souffert d'injustices, pour travailler à l’améliorer de l’intérieur, à sensibiliser les autres sur les problèmes qu’ils ont constatés, et à initier parfois une vraie transformation qui peut produire un impact positif pour des millions de gens, sur le très long terme… je me suis posé quelques questions :

Et si c’était eux qui avaient raison ?

Et si c’était eux qui étaient les plus courageux ? Eux qui au lieu de battre en retraite en plaquant tout, ont décidé de faire un effort non pas seulement pour eux-mêmes, mais pour tout le reste du groupe et pour les générations futures ?

Quand on pense à d’autres groupes dont on fait partie, comme la famille, le pays, le milieu social ou professionnel, le couple…

On réalise que chacun d’entre nous a tendance à adopter la même approche dans tous les cas. Quand ça ne va pas, certains ont tendance à dire « j’arrête tout », à claquer la porte, et à partir construire quelque chose d’autre ailleurs. Et d’autres restent, pour essayer de faire changer les choses de l’intérieur. Même quand c’est difficile, et qu’ils se sentent exclus.

Est-ce que tu es du genre à créer ta propre religion ? Ou bien à rester sur place, quoi qu’il arrive, en travaillant à rendre un changement possible ?

Et est-ce que ça ne vaudrait pas le coup, un jour dans sa vie, de changer d’approche ? De faire ce qu’on n’avait jamais fait auparavant, juste pour voir si ça ne porterait pas davantage de fruits : rester là où on est, et travailler à rendre l’endroit meilleur pour tout le monde, plutôt que de tout plaquer quand ça ne va pas ?

C’est à chacun de trouver sa propre réponse à ces questions. En ce qui me concerne, j’ai bien envie d’essayer l’approche de ceux qui ont décidé de rester, envers et contre tout. C’est nouveau pour moi : on verra où ça mène…


📷 La photo du jour :

C'est parti pour les travaux de l'intérieur de la maison.

Je déteste toujours la première étape, qui consiste à tout casser. À chaque fois, ça me met vraiment mal à l'aise...


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