Dans nos métiers, on travaille souvent pour rien. Ou pour pas grand-chose.
Plus le web évolue, plus les contenus qu’on crée sont éphémères : la plupart d’entre eux seront vus dans les jours qui suivent leur publication, puis finiront dans l’oubli.
Pourtant, à mesure que le temps passe, ils sont de plus en plus difficiles à créer.
C’est paradoxal, d’ailleurs : plus une vidéo est courte, plus elle est éphémère, plus elle demande de travail…
Créer une vidéo face caméra d’une dizaine de minutes, dans laquelle on discute librement et posément d’un sujet, ça ne demande pas forcément de faire de montage, à part peut-être couper le début et la fin de l’enregistrement.
Mais plus on crée des contenus courts, comme des vidéos verticales, plus les tâches s’accumulent : le montage doit faire en sorte de capter l’attention dès la première seconde, il faut souvent ajouter des sous-titres, des effets…
Tout cela pour que la vidéo en question tombe dans l’oubli dans une journée ou dans une semaine.
Ce n’est pas étonnant que tellement de créateurs s’épuisent et frôlent le burn-out :
Il leur faut sans cesse alimenter la machine avec du nouveau contenu, contenu qui est de plus en plus éphémère et de plus en plus difficile à créer à mesure que les années passent.
Pour moi, c’est allé trop loin. On a dépassé les limites de ce que je jugeais acceptable et de ce que, en tant que créateur, j’étais prêt à faire comme efforts pour gagner ma vie sur le web.
Si on ne s’impose pas de standards, on finit par ne plus se respecter soi-même et on se retrouve à faire un boulot de mineur de charbon pour le bon vouloir des plateformes.
J’ai décidé de ne plus prêter le flanc, de garder mon indépendance et ma liberté et de refuser de me laisser aller sur cette pente glissante qui ne peut qu’amener, à terme, à détester son travail.
Je préférerais revenir au salariat que de bosser comme les plateformes nous le demandent aujourd’hui. Je me suis lancé dans ce métier pour être libre et vivre de ma passion, pas pour faire le larbin des géants de la Tech, pas pour créer des contenus qui ne vaudront plus rien dans dix jours, pas plus que pour remplir mes journées de tâches dans lesquelles je ne peux m’accomplir.
C’est une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de revenir à l’écriture.
Beaucoup de membres de mon audience qui ont vu la transition ne comprennent pas pourquoi aujourd’hui, je ne crée plus que des produits d’information et des contenus au format texte.
C’est bien normal, étant donné que je suis connu pour être un adepte des méthodes d’efficacité radicales et pour chercher à optimiser sans cesse l’utilisation de mon temps et de mon énergie :
Vu de l’extérieur, ça n’a aucun sens de créer des contenus texte, puisque ça demande beaucoup plus de temps de les créer que de filmer des vidéos…
Mais la chose à laquelle ils n’ont pas pensé, c’est que le texte peut être republié et réutilisé sur un nombre infini d’années :
Cet article que tu es en train de lire, par exemple, est écrit l’après-midi du 14 août 2023.
Je pourrai le republier sur ma newsletter ou ailleurs en 2025, en 2027, en 2030, et même en 2040. Il faudra peut-être mettre à jour deux ou trois phrases pour l’adapter à un contexte nouveau, mais ce sera tout.
Je pourrai aussi le faire traduire en anglais, ainsi que la plupart de mes autres articles et produits d’information au format texte, et engager une personne pour faire tourner cette activité parallèle sans moi.
De même, mes héritiers pourront tout à fait continuer de faire tourner mon activité en republiant cet article en 2070, 2080, et peut-être même en 2100.
Oui, ça me demande davantage de temps d’écrire cet article que de créer une vidéo simple et sans montage qui parlerait du même sujet.
Mais contrairement à une vidéo, ce texte pourra être republié dix fois, cinquante fois, peut-être même plus de cent fois si mon activité me survit. Il pourra être mis à jour régulièrement si nécessaire et il pourra être traduit en plusieurs langues…
Sur le moyen et le long terme, ça me demande donc beaucoup moins de travail d’écrire ce texte que d’enregistrer une vidéo. Parce que la vidéo est par nature éphémère (et encore plus les nouveaux formats verticaux), alors que le texte, lui, est intemporel, modifiable et adaptable. C’est le format le plus durable de tous.
Je trouve dommage qu’on parle si peu de durabilité lorsqu’on s’adresse à des créateurs. Devoir alimenter les plateformes avec des contenus qui sont de plus en plus éphémères et de plus en plus épuisants à créer, ça va un temps. Mais au bout d’un moment, beaucoup d’entre nous se lassent de cette façon de travailler.
Ils voudraient avoir le sentiment de ne pas créer leur contenu pour rien. De créer des choses qui durent. De construire un édifice en pierre, et pas en polystyrène…
C’est pour eux que j’ai créé le Manuel des activités durables.
C’est un guide pratique dans lequel tu vas trouver par exemple :
– La mécanique des systèmes de business durables, expliquée simplement (page 37).
– L’exercice pour trouver des sujets de formations qui ne peuvent pas devenir obsolètes (page 27).
– Les FORMATS de formations durables : ils ne paraîtront jamais vieillots, même dans 20 ans, même dans 50 ans : tes produits vont devenir intemporels (page 30).
– Comment créer des formations évolutives, adaptables à plusieurs formats (à l’avenir, tu pourras même les adapter à tous les nouveaux formats qui n’ont pas encore été inventés aujourd’hui) (page 31).
– Rendre tes formations vidéo éternelles : même si ton aspect physique change, même si les technologies des caméras évoluent, en appliquant ces principes, tes produits d’information paraîtront toujours « frais » dans 10 ans, dans 20 ans, et même dans 50 ans (page 34).
– La méthode pour ne plus dépendre des plateformes comme YouTube et se libérer de la menace des algorithmes (page 48).
– Le système de diffusion de contenu qui permet de survivre aux plateformes (si une plateforme meurt demain et qu’elle est remplacée par une autre, si tel format de contenu laisse sa place à un autre — comme c’est arrivé à l’époque avec la vidéo qui a remplacé la blogosphère — le cœur de ta pratique de création ne sera pas affectée) (page 53).
Et beaucoup d’autres choses…
C’est dans le Manuel des activités durables.
📷 La photo du jour :
Avancement des travaux sur la grande maison...
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