Vie simple et business en ligne


J’ai deux sujets de prédilection : la vie simple et le business en ligne.

Pour moi, les deux sujets s’associent naturellement : ils sont imbriqués, dépendants l’un de l’autre.

Mais la plupart des gens ne le voient pas comme ça, et c’est vraiment dommage :

D’un côté, il y a ceux qui n'en peuvent plus d’être coincés dans un appartement en ville, et qui passent des heures à rêver sur YouTube devant la vie de ceux qui se sont installés dans la nature et qui ont trouvé l’équilibre.

Mais ils ne pourront jamais franchir le pas, ils ne pourront jamais changer de vie, parce qu’ils n’ont pas d’autres perspectives pour nourrir leur famille à la campagne que de cultiver trois salades et deux plants de tomates (sans avoir aucune expérience du jardinage, ce qui ne simplifie pas les choses).

En général, les gens qui sont attirés par la vie simple sont anti-business : si tu leur parles de monter une boîte, de créer des produits, de faire des ventes… Ils te prennent pour un capitaliste esclavagiste, pour le fils caché de Nicolas Sarkozy, ou pour un « suppôt du système ».

Le problème, c’est qu’ils ne pourront jamais vivre ce genre de vie, parce qu’il faut être autonome financièrement pour avoir la liberté de le faire.

Et même s’ils réussissaient à survivre en mangeant des graines, la vie à la campagne coûte cher au début : il faut commencer par faire des travaux, et les imprévus sont souvent coûteux (toiture qui part en vrille en plein hiver, problème de fosse septique, tout est possible…).

Du coup, faute d’avoir un projet d’activité adéquat pour rendre cette vie possible, ils se consolent en regardant les vidéos de ceux qui ont franchi le pas, et ils vivent leur rêve par procuration, en sachant qu'ils n'auront jamais la possibilité de le réaliser.

Et puis de l’autre côté, il y a les entrepreneurs qui réussissent sur le web :

Souvent, ils méprisent ceux qui vivent simplement, et ça se peut se comprendre : ils ont fait des sacrifices insensés pendant des années pour pouvoir s’offrir une vie meilleure sur le plan matériel, et passent leur temps devant des vidéos où on leur montre des choses dorées et des voitures qui coûtent le prix d’un appartement.

Pour beaucoup d'entre eux, la campagne, la simplicité, c’est pour les losers. Pour les « faibles ». Pour ceux qui n’ont rien compris à la vie. Ou pour les bouseux.

Pourtant, après dix ou vingt années de lutte acharnée, il ne leur restera souvent plus rien : tout ce qu’ils auront dépensé sera parti en symboles de statut. Ils n’auront rien construit de durable : ils se seront mariés avec une profiteuse ou un profiteur qu’ils auront séduit avec leur argent, tous leurs amis seront autour d’eux soit pour se faire mousser soit pour profiter d’eux, et s’ils décident un jour de se détendre un peu sur le business, ne serait-ce que pendant une année, ils savent qu’il ne leur restera plus rien ni personne dans leur vie.

Alors, au bout d’un moment (et c’est presque systématiquement le cas parmi ceux qui correspondent à ce profil), ils commenceront à se remettre en question. Mais ce sera trop tard : ils seront tellement bloqués dans une vie qui dépend du claquage d’argent, ils se seront tellement ramollis à tout sous-traiter et à ne plus rien faire de leurs propres mains (certains n’ont pas fait le ménage par eux-mêmes depuis deux décennies) qu’ils finiront leur existence dans cette prison dorée, en s’échappant avec des drogues dures.

Je n’exagère rien : c’est le parcours classique, habituel, de l’entrepreneur « Dubaï-Lambo-Vuitton » qui a réussi. Ce n’est pas l’exception, c’est la norme.

S’ils s’étaient construit une vie simple et équilibrée avant de se retrouver coincés là-dedans, que ce soit à la campagne ou en ville, ils auraient pu avoir une existence heureuse et paisible, avec beaucoup d’argent d’avance, et la sérénité qui va avec.

Bref.

Ceux qui ont pour projet de réussir dans le business ont BESOIN de se bâtir une vie simple et satisfaisante (en ville ou à la campagne, peu importe) avant de se faire happer par l’engrenage de la cupidité et du statut social et de se faire détruire par ça.

Et ceux qui rêvent de vie simple ont BESOIN d’apprendre à monter leur business en ligne. À moins de vouloir nourrir leurs enfants de ronces et de feuilles, c’est à peu près la seule solution qui puisse rendre le projet possible quand on vient de la ville et qu’on n’a aucune compétence en travaux de la ferme.

Les uns comme les autres pourraient vivre une existence heureuse, en ne manquant de rien, ni financièrement, ni en termes de besoins humains.

Malheureusement, très peu de gens sont conscients de ça, et les deux groupes refusent de se mélanger, même de communiquer.

Ils se regardent de haut l’un l’autre, se disent « moi, je n’ai rien à voir avec ces gens-là », alors qu’ils ont des rêves qui sont complémentaires, et qui fonctionnent encore mieux lorsqu’ils sont couplés.

Peut être que j’écris ça dans le vent, ou peut-être que ça va résonner avec une personne ou deux. Je n’en ai aucune idée. J’ai souvent l’impression d’être le seul au monde à être convaincu de ça, et parfois, c’est un peu désespérant.


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