Les accros au web


On est en 2023, et pourtant, la plupart des créateurs croient encore qu’il faut faire beaucoup de vues pour réussir dans ce métier.

Mais c’est faux : il vaut mieux réunir dix fois moins de monde, et que ce soient les bonnes personnes, que de rassembler des centaines de milliers de « touristes » qui se foutent bien de ce que tu peux raconter, qui ne cliquent sur tes vignettes que parce qu’elles attirent leur attention avec du fluo et un titre choc, et qui ne t’achèteront jamais rien.

Le problème des vues, c’est que c’est une variable faussée :

Sur le web, le public majoritaire, ce ne sont pas les passionnés d’un sujet, les geeks d’une thématique, les pros d’un secteur d’activité…

Mais ce sont les accros au web :

Je parle des gens qui se lèvent devant un écran, mangent devant un écran, font leurs besoins devant un écran, et s’endorment devant un écran.

Ce sont ceux qu’on appelait autrefois les « no-life », qui n’ont pour seule occupation que de squatter les réseaux sociaux du matin jusqu’au soir.

Ces gens-là sont des addicts, et c’est triste pour eux. Je n’écris pas cet article pour me moquer d’eux, ni pour dénoncer leur comportement : ce sont des victimes d’entreprises prédatrices, qui mettent en œuvre des moyens considérables pour réduire les gens qui ont beaucoup de temps libre à l’état végétatif, parce que plus on reste sur leurs plateformes, plus on voit de pubs, et plus elles gagnent d’argent.

J’écris plutôt cet article pour les créateurs. Pour les mettre en garde :

Par définition, les accros aux web (qui représentent aujourd’hui la plupart des vues) ne font pas grand-chose de leurs journées.

Beaucoup d’entre eux n’ont pas de métier, vivent d’aides sociales et viennent de milieux défavorisés.

Sans compter qu’une bonne partie d’entre eux sont trop jeunes pour avoir une source de revenus stable.

Il y a même un lien direct entre la pauvreté et le temps passé sur le web.

Bref. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ça veut dire que si tu veux faire beaucoup de vues, énormément de vues, et que c’est ton seul objectif…

La façon la plus facile d'y parvenir, c’est de créer du contenu qui s’adresse directement à cette population-là.

D’ailleurs, tu peux le constater un peu partout : ça ne m’étonnerait pas que sur ta propre chaîne YouTube, la vidéo qui ait fait le plus de vues soit celle qui est la plus susceptible de parler aux personnes défavorisées et désœuvrées.

Et les chaînes de ta thématique qui ont le plus d’abonnés sont probablement aussi celles qui proposent le type de contenu qui résonne le plus avec la population que je viens de décrire.

Alors, en clair, ça veut dire quoi ?

Ça veut dire qu’en ne visant que les vues, ou bien en croyant que les vues sont directement corrélées aux résultats financiers d’une activité en ligne, on se met le doigt dans l’œil.

Parce que si on fait davantage de ce qui fait des vues, on se retrouve très vite à ne plus attirer que les no-life, et à faire fuir les bons clients, ceux qui sont qualifiés, ceux qui nous ressemblent, ceux qui ont assez d’implication, d’intérêt et de budget pour se procurer nos produits et nos services…

Peu de créateurs l’ont compris, malheureusement.

Quand on a saisi ça, on arrête aussi de se décourager quand on voit des contenus faits par des idiots ou des analphabètes qui font plus de vues que ceux créés par les meilleurs experts.

Parce qu’on comprend pourquoi.


📷 La photo du jour :

Titi essaye de se mettre à l'écriture...


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